Introduction : Qu’est-ce qu’une PropFirm et pourquoi leur statut fait débat ?
Les PropFirms, ou sociétés de trading pour compte propre, sont devenues incontournables dans l’univers du trading en ligne. Ces entités offrent à des traders tiers un accès à leur capital, en échange d’une part des profits générés. Ce modèle, bien que séduisant, soulève des questions essentielles en matière de réglementation financière en France et en Europe. Cet article fait le point sur le cadre juridique applicable, les obligations à respecter et les risques associés selon les modèles économiques adoptés.
1. Définition et nature juridique d’une PropFirm
1.1 Le modèle classique : trading sur fonds propres
Une PropFirm classique réalise des opérations de marché en son propre nom, sans gestion pour compte de tiers, et n’accepte pas de dépôts externes. Ce fonctionnement est, dans la majorité des cas, non soumis à autorisation réglementaire, tant qu’il respecte les normes comptables et fiscales françaises.
1.2 Les modèles hybrides émergents
Aujourd’hui, de nombreuses PropFirms proposent des services plus complexes :
-
Challenges payants pour sélectionner les traders,
-
Comptes de démonstration ou simulés,
-
Partage des gains basé sur les performances.
Ces pratiques peuvent les exposer à des obligations légales plus strictes et nécessiter des agréments spécifiques.
2. Régime juridique applicable au trading pour compte propre
Activité | Régime applicable | Autorité compétente | Obligations principales | Commentaires |
---|---|---|---|---|
Trading avec fonds propres | Libre, non soumis à agrément | – | Respect fiscal et comptable | Pas d’interaction client |
Fonds confiés à des traders externes | Risque de requalification en PSI ou RTO | ACPR / AMF | Agrément, capital minimum, LCB-FT, RC Pro | Risque réglementaire si modèle basé sur la performance d’autrui |
3. Les PropFirms hybrides : un encadrement renforcé
3.1 Les challenges payants : jeu d’argent ou service d’investissement ?
Certains modèles de sélection de traders par concours payants peuvent être assimilés à :
-
Des jeux d’argent (sous la tutelle de l’ANJ),
-
Ou à une prestation de service d’investissement (encadrée par l’AMF).
La ligne est fine, et le risque de requalification existe, notamment si des récompenses sont attribuées en capital simulé.
3.2 Les comptes simulés avec partage de gains
L’attribution de comptes simulés où les gains sont partagés peut impliquer une activité de gestion de portefeuille de fait, surtout si des API de trading simulent un environnement réel. Ce modèle peut nécessiter un agrément PSI, avec toutes les contraintes associées.
4. Le cadre européen et international : MiFID II, MiCA, MAR
4.1 Directive MiFID II
Tout service lié à :
-
L’exécution d’ordres,
-
Le conseil en investissement,
-
Le négoce pour compte propre (RTO)
doit se conformer à la directive européenne MiFID II, impliquant :
-
Agrément,
-
Capital minimum,
-
Gouvernance,
-
Reporting réglementaire.
4.2 Règlement MiCA (Crypto-actifs)
Dès le 30 décembre 2024, toute PropFirm impliquée dans le trading de crypto-actifs devra obtenir un agrément MiCA remplaçant l’enregistrement PSAN (France). Cela inclut :
-
L’offre de services sur jetons,
-
Les plateformes d’échange décentralisées.
4.3 Règlement MAR (596/2014)
Ce règlement s’applique aux cas de :
-
Manipulation de marché,
-
Abus de marché, notamment sur les actifs cotés.
Il impose des obligations de surveillance interne et des mesures préventives.
5. Les statuts juridiques potentiellement requis en France
Statut | Textes de loi | Conditions / Obligations |
---|---|---|
PSI (Prestataire de Services d’Investissement) | Code monétaire et financier – art. L.533-1 et s. | Agrément AMF, capital minimum, règles prudentielles, conformité |
CIF (Conseiller en Investissements Financiers) | CMF – art. L.541-1 et s. | Inscription ORIAS, adhésion association AMF, RC Pro |
PSAN / MiCA (Crypto-actifs) | Avant 30/12/2024 : PSAN (AMF) Après : agrément MiCA |
Lutte anti-blanchiment, cybersécurité, gouvernance spécifique |
Conclusion : PropFirm et légalité – la vigilance est de mise
Le statut réglementaire d’une PropFirm varie selon son modèle économique. Si le trading sur fonds propres est libre, tout ce qui implique des tiers, des comptes simulés ou une rémunération liée aux performances peut exiger un agrément légal. Un audit réglementaire préalable est donc indispensable avant le lancement d’une PropFirm pour garantir la conformité légale.
❓ FAQ – Réglementation des PropFirms
1. Une PropFirm doit-elle obligatoirement être agréée ?
Non, sauf si elle propose des services d’investissement à des tiers. Dans ce cas, un agrément PSI est requis.
2. Les challenges payants sont-ils légaux ?
Cela dépend du modèle. Ils peuvent être requalifiés en jeux d’argent ou services d’investissement.
3. Faut-il un statut pour faire du trading simulé ?
Pas forcément, sauf si les gains simulés imitent une rémunération réelle ou une gestion de portefeuille.
4. Quelle est la différence entre une PropFirm et un broker ?
Un broker agit pour le compte de clients. Une PropFirm, elle, agit sur ses propres fonds.
5. Quelle autorité contrôle les PropFirms ?
En France : l’AMF, l’ACPR ou l’ANJ selon le modèle. Au niveau européen : ESMA.
6. MiCA s’applique-t-il à toutes les PropFirms crypto ?
Potentiellement oui, à partir de décembre 2024. Un agrément MiCA sera obligatoire pour toute activité crypto liée à des tiers, telle que la conservation, l’exécution d’ordres, le transfert …
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